mercredi 19 décembre 2012

Voyage à Paris des Terminales L1

Mardi 28 février 2012 : "Pelléas et Mélisande" de Claude Debussy à l'Opéra-Bastille
Compte rendu de Daphné Hejebri, Kamila Messaoud et Clara Prat



La mise en scène de Bob Wilson respecte parfaitement le caractère symboliste de l'oeuvre.
Tout est suggéré plutôt que représenté. L'esthétique de Bob Wilson s'inspire du théâtre japonais, les costumes sont simples : les deux amants en blanc, le mari jaloux en noir.
Toujours pour souligner l'esprit symboliste, la mise en scène de Bob Wilson ne propose aucun décor, mais seulement des effets de lumière, dont le rôle est très important : en effet, le jeu continu de contrastes entre clair et obscur parcourt tout l'opéra afin d'amplifier le côté manichéen des costumes.De plus, ces effets de lumière miment la lueur du jour ou valorisent certains objets clés de l'histoire.
Les accessoires sont peu nombreux, ce qui invite forcément le spectateur à entrer dans ce monde symboliste et à en comprendre les significations. Des escaliers représentent la tour dans laquelle se trouve Mélisande qui se penche et laisse descendre des cheveux imaginaires, la rivière, elle, qui marque la rencontre de Golaud et Mélisande, est représentée par un simple tissu, et le puits qui rend la vue, par une cordelette. A la fin de l'opéra, Bob Wilson choisit de faire mourir Mélisande sur un lit blanc, accompagnée de femmes qui défilent derrière un tissu sombre, torches à la main.
Le temps, pendant ces trois heures de spectacle, est statique et figé: le jeu de scène des acteurs, leur gestuelle très ralentie,l'absence de contact physique, le nombre restreint d'accessoires, tout cela plonge le spectateur dans un univers presque mystique où le temps est suspendu.

Mercredi 29 février : Concert Gershwin à la Salle Pleyel

Un poème écrit par Estelle Joffre

C'est une jolie histoire
Que celle des Terminales L-Arts
Nous avons roulé jusqu'à Paris
Et un soir, marché jusqu'à Pleyel.
Notre soirée fut des plus belles,
Stefano Bollani envoûtant nos esprits.
C'est dans la peau que nous avions le swing
Et les blue notes de Gershwin .
Tout d'abord, la Rhapsody in blue
Et sa clarinette russe au son très doux.
Car à droite,à gauche et tout autour
C'est un formidable orchestre qui résonne ;
Les timbales saturent l'air d'un son sourd
Alors que les cuivres majestueux claironnent.
Puis nous avons entendu Catfish Row
Et le son rigolo du banjo.
Mais c'est dans le concerto pour piano
Qu'à nous s'est dévoilé Stefano.
Ses doigts couraient sur les touches
Comme les racines graciles d'une souche.
Avec le jazz band, il conversait
Comme avec un vieil ami ;
De tout ce matériel et cette spontanéité
Il honorait les oreilles de Paris
Un "bravo" véloce fuse,
Notre pianiste, cela l'amuse
Il revient une fois, puis deux, puis trois
Et en jouant Rialto Ripples Rag, il nous fait rois !
Cake walk déhanché...Nous sommes transportés !
La salle Pleyel, aucun doute, Gershwin l'a réveillée !


Aquarelle de Valérian Schaack

Mercredi 29 février :visite de l'IRCAM

Compte rendu de Maïlys Vacherat

L'Institut de Recherche et Coordination Acoustique Musique a été créé dans les années 70 et son premier directeur fut Pierre Boulez.
L'IRCAM a une triple vocation :
* La recherche
* La création
* La formation
Dans les années 70, seul le sous-sol était utilisé car il a des propriétés acoustiques particulières et est très isolé des bruits extérieurs. Une passerelle et la tour ont été construites en 1990. L'établissement sera encore agrandi, en raison de l'accroissement du nombre de personnels. Il y règne une atmosphère non bruyante de travail, grâce au béton et aux lames d'air.
La recherche consiste à analyser le son avec le logiciel "Modalis" pour les instruments artificiels et "Audiosculpt" pour le cinéma et la transformation de la voix. La recherche travaille également à de nouveaux instruments, à l'acoustique des salles, à la perception et au design sonores, etc...
Dans les studios de création, les compositeurs sont aidés par les ingénieurs en informatique musicale. Nous avons d'ailleurs eu a chance de croiser Monsieur Pierre Boulez ce matin là !
La chambre anéchoïque est impressionnante : il n'y a pas d'écho, l'absorption du son est totale.
Enfin, la salle de concert est un espace de projection dont le plafond et les parois sont modulables en tous sens, notamment pour effectuer des tests acoustiques (différents degrés d'absorption des ondes).

Jeudi 1er mars : Exposition "Debussy, la musique et les arts" au Musée de l'Orangerie.

Compte rendu de Roméo Nemoz Rajot

Cette exposition nous imprègne de l'univers impressionniste dans lequel le compositeur a exprimé toute sa créativité à l'aube du nouveau siècle.
Le visiteur peut admirer des oeuvres en rupture avec l'industrialisation des sociétés, notamment celles de Turner sur le thème de la nature, ou celles de Dante Gabriel Rossetti qui rappellent Raphaël.
Dans ses peintures, Edouard Vuillard attache davantage d'importance au décor qu'à l'objet lui-même, à l'image de Debussy chez qui les fonds sonores semblent parfois plus importants que les thèmes et motifs musicaux eux-mêmes.
En référence à la photographie, Edgar Degas travaille beaucoup sur le découpage de l'oeuvre, comme dans "Le café-concert des ambassadeurs".
Le japonisme qui a beaucoup influencé ces artistes est mis à l'honneur avec Hokusaï : "Sous la vague" orne la couverture de "La mer" de Debussy composée en 1905.
Le talisman de Sérusier ouvre l'horizon de l'art abstrait avec Gauguin.
Les amateurs de peinture seront comblés par cette riche exposition.
En revanche, les mélomanes en quête du compositeur ne trouveront que deux portraits du compositeur peints par Maurice Baschet en 1885 et Emile Blanche en 1902, de lointains extraits de Pelléas en guise de fond sonore, quelques extraits de correspondance et partitions originales.
Nous regrettons que les préoccupations esthétiques des peintres admirés par Debussy n'aient pas été suffisamment mises en regard avec les siennes...par exemple, cette prédilection impressionniste de travailler davantage le décor que le sujet lui même si présente dans les Nocturnes pour orchestre, cette volonté de saisir l'instant grâce à la photographie que l'on retrouve dans tant de Préludes pour piano,ou encore cette attirance pour les arts d'Extrême Orient qui se traduisent en échelles pentatoniques et autres gammes par tons dans l'oeuvre du compositeur...

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