dimanche 20 janvier 2013

Le Messie de Händel à l'opéra de Lyon




Le 3 décembre 2012, les élèves de Première L arts, musique et arts plastiques, ont assisté à la représentation du Messie de Händel à l'opéra de Lyon.

Photo : Valentin Bugli, arts plastiques


  La mise en scène, un article rédigé par les élèves de spécialité musique.

 Deborah Warner, metteur en scène, a souhaité faire du Messie un oratorio - opéra poétique qui raconte des scènes de la vie quotidienne. C’est pourquoi, en plus des chœurs et des solistes, elle a sollicité un groupe de 30 personnes pour représenter la société civile dans toute sa diversité. Le groupe, présent sur la scène au milieu des chanteurs solistes et des Chœurs de l’Opéra de Lyon, est costumé et maquillé comme tous les interprètes du spectacle. La mise en scène inclut également de la vidéo et de la chorégraphie. Le Messie est donc transposé dans notre temps, rappelant beaucoup en cela le film de William Klein sur le même sujet. Lors de la première partie, nous assistons à des scènes du quotidien : une ménagère, un secrétariat médical, des sans-abris dans un hall de gare, une fille avachie devant la télévision. Présentés de manière simultanée, ces scènes nous font comprendre que nous vivons dans une société individualiste où chacun vit pour soi, sans un regard pour ses voisins, sans autre idéal que le bien être matériel : « The people that walked in the darkness… » (Isaïe, 9-2) Guidés vers la lumière par un petit garçon, représentant l’innocence et la pureté, les personnages se rassemblent peu à peu afin de célébrer la naissance du Messie. Ce discours est accentué par des projections qui font référence aux sciences, à la vie urbaine et à l’histoire religieuse (par l’intermédiaire de tableaux de Dürer, Zurbaran, Brueghel…)

Photo :  Valentin Bugli, arts plastiques



 Dans la deuxième partie, la Passion du Christ est représentée par une chorégraphie inspirée de capoeira et de danse contemporaine. Face aux tortures, le Messie, pacifique, ne cherche pas à fuir. La scène se déroule sur un sol noir, parsemé d’instruments de torture, qui laisse place à un gazon et un arbre au feuillage d’or, symbole de vie, lors de la résurrection du Christ. Dès lors, la joie règne et emplit le cœur de la foule qui se met à entonner le célèbre Hallelujah. La mise en scène de la Rédemption est très statique. Le lit, qui au début annonçait la vie naissante, devient un lieu d’agonie. Il est entouré d’un grand nombre de cercueils en verre, où dorment des morts. Ceux-ci se réveillent et se lèvent, traduisant ainsi la Résurrection. Et la pénombre de la mort dans laquelle ils étaient engouffrés est chassée par la lumière de la vie.

Photo :Valentin Bugli, arts plastiques

 Dans le Dauphiné Libéré du 12 décembre, nous avons pu lire la critique de Jean Reverdy au sujet de ce spectacle, jugeant « affligeant » le résultat de la mise en scène. A sa question : « Pourquoi vouloir transformer en opéra l’oratorio de Haendel », nous répondons : « Pourquoi pas ? » Il ne faut pas oublier que l’une des fonctions de l’oratorio baroque était de faire le catéchisme : raconter l’histoire religieuse en musique. Pourquoi notre époque ne ferait elle pas le catéchisme avec les moyens d’aujourd’hui : vidéo, danse hip hop, etc… Car si selon Jean Reverdy les décors et la mise en scène de Deborah Warner « appuient lourdement les symboles religieux », le figuralisme musical qui abonde dans l’ensemble de l’œuvre est lui aussi très redondant. Il ne viendrait pourtant à l’esprit de personne d’en contester la légitimité et surtout la splendeur.

Photo : Valentin Bugli, arts plastiques


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